J'ai découvert la semaine dernière grâce au grand Korben une vidéo nommée "we love entrepreneurs" réalisée par AdsVark, que tu connais peut-être sans le savoir puisque c'est, entre autres, l'éditeur du blog FrenchWeb.

Une vidéo de moins d'une heure qui parle comme son nom l'indique d'entrepreneuriat, mais tout particulièrement du monde des start-up dans le domaine du web et de la technologie.

Elle regroupe les témoignages de quelques uns des plus grands noms français du secteur, tels que Xavier Niel, Jacques Antoine Granjon (ventes-privee.com), Pierre Kosciusko-Morizet...

Je t'invite bien entendu à la visionner lorsque tu le pourras, mais j'ai repris quelques éléments qui me semblaient intéressants.

Le ton global est bien entendu extrêmement optimiste, et l'ensemble est sans doute à prendre avec recul et esprit critique, mais cela devrait motiver ceux qui hésitent encore à passer le pas.

We Love Entrepreneurs - Le film by We-Love-Entrepreneurs

Qu'est-ce qu'un entrepreneur ?

Parmi les éléments qui reviennent le plus souvent lorsque les entrepreneurs interrogés tentent de se définir, on retrouve la volonté d'inventer, de créer des choses, voir même d'aider les autres à en créer.

Il y a parfois une part de naïveté dans leur démarche, un caractère d'aventurier, une envie de tenter des choses et de prendre des risques.

La plupart d'entre eux semblent se considérer davantage comme des leaders que des "chefs" d'entreprise. Leurs tâches essentielles consistent à décider, choisir, guider.

Des débuts parfois involontaires mais une grande motivation

Plusieurs entrepreneurs ont débuté leur activité sans forcément se rendre compte qu'ils étaient en train de créer une entreprise qui pourrait les faire vivre : certains avaient simplement envie de s'occuper, de faire quelque chose pour les autres. D'autres ont réagi à des accidents dans leur vie, ou ont su saisir une opportunité.

La plupart d'entre eux expriment leur désir d'autonomie, de mieux mesurer les conséquences de leurs décisions, leur besoin d'un environnement dynamique, plus excitant.

"Internet a changé les perspectives des grandes organisations, mais a surtout initié un âge d'or pour tout ceux qui rêvent d'entreprendre."

Avec l'évolution technologique et Internet, la plupart des entrepreneurs ont aujourd'hui le pouvoir de démarrer depuis leur garage des start-up avec un potentiel immense. Parfois simplement avec un ordinateur, ils sont capables de démarrer de n'importe où et d'arriver à intéresser le monde entier.

Mais il ne faut pas croire pour autant que tout est simple : il faut apprendre très vite, progresser, comprendre.

Revient également souvent l'envie de relever des défis humains, techniques, personnels qui demandent de s'adapter constamment et ne pas céder à l'angoisse.

Cela nécessite de savoir gérer un équilibre instable mais aussi supporter, surtout au début, le peu de vacances, les horaires à rallonge, les sacrifices, la prise de risque.

D'autres qualités importantes : savoir répondre à l'angoisse par l'action, et savoir jongler avec ses émotions, car la vie d'un entrepreneur est entrecoupée de moments euphoriques et de moments au fond du gouffre. Il faut alors garde en tête que les uns comme les autres ne sont que passager.

Pour beaucoup les entrepreneurs sont des personnes étranges qui aiment les défis difficiles.

Une nouvelle génération d'entrepreneurs

On pourrait définir deux types d'entrepreneurs : les créatifs avec une bonne idée disruptive, et les "copieurs" (ce n'est pas péjoratif) qui choisissent de reproduire quelque chose qui existe déjà, mais en le faisant mieux.

Au delà du portrait type, les visages de l'entrepreneur sont multiples, ses intentions tout autant

Tous ont une vision à long terme, un idéal qu'ils cherchent à atteindre. Ils croient en leur projet et sont prêts à tout donner.

Pour autant, la capacité a être proche de l'utilisateur et à se remettre en question peut faire toute la différence.

Quelques qualités qui sont souvent citées chez les entrepreneurs d'aujourd'hui :

- l'énergie, l'enthousiasme, un certain côté rebelle,

- la recherche de conseils partout et tous le temps,

- le fait de jouer plus collectif, de ne pas hésiter à s'associer.

- l'idée de s'inscrire dans un monde global, de ne pas avoir peur de sortir de son environnement local.

Les codes des start-up

Une des caractéristiques principales d'une start-up est de ne pas connaître à l'avance son plan de vol. C'est une zone d'exploration, de tests. Si la vision globale ne change pas, le chemin pour y parvenir peut être considérablement modifié.

"Si vous n'avez pas honte de votre produit lorsque vous le lancez, c'est que vous l'avez lancé trop tard" Reid Hoffman, inventeur de LinkedIn

Certains entrepreneurs n'ont pas hésité à effectuer un pivot important suite au constat d'échec de leur idée initiale, pour essayer de faire autre chose au lieu d'arrêter l'entreprise.

Au lieu de se concentrer sur le business plan, les start-up devraient se concentrer sur le produit, son innovation, sur ce qu'il apporte de différent pour le client. Avec l'idée de d'abord bien faire les choses, et de construire progressivement ensuite.

Il est souvent conseillé de lancer assez rapidement pour avoir un retour des utilisateurs et améliorer ensuite le produit.

Le mode de fonctionnement est souvent différent des entreprises classiques, avec pour moteur la délégation, le partage d'informations, la collaboration et une grande transparence.

L'importance du recrutement

Le plus important est quasiment l'acte de faire quelque chose avec une bonne équipe, plutôt que de réfléchir à une idée révolutionnaire

Les entrepreneurs d'aujourd'hui n'hésitent pas à embaucher des profils atypiques, mêmes s'ils ne correspondent pas à 100% au profil du poste recherché.

Ils placent l'autonomie et la créativité au coeur de la dynamique, préférant souvent des personnes qui osent prendre des risques. Les valeurs managériales ont également changé, laissant la part belle à l'expérimentation, à l'amusement et au droit à l'erreur. L'objectif étant de créer un environnement créatif reposant sur des valeurs plutôt que sur une hiérarchie stricte.

Cependant, cela ne peut fonctionner qu'accompagné d'une grande rigueur et un bon pilotage de la performance.

Les relations entre les entreprises

Les start-up modernes n'hésitent pas aller s'installer au plus proche de leur écosystème, même s'il faut pour cela se délocaliser.

Elles n'ont pas peur également d'acheter une autre technologie, ou de se faire acheter pour rejoindre un projet plus ambitieux.

Les grands groupes et les start-up ont beaucoup à apprendre l'une de l'autre : elles sont seulement en train de se rencontrer en France.

La recherche de fonds

La parole est ensuite donnée aux investisseurs. Certains d'entre eux sont eux-mêmes passés par la case start-up, ils perçoivent alors souvent l'aide aux jeunes entreprises comme un juste retour des choses.

Xavier Niel conseille d'investir davantage dans les jeunes modèles innovants que dans les vieux qui tentent de survivre avec des modèles qui vont disparaître.

Les moyens pour financer son entreprise ont évolué avec la révolution numérique.

Il n'y a pas qu'un intérêt financier, mais aussi humain et relationnel. L'indépendance financière et la gouvernance sont souvent l'objet d'une réflexion profonde.

Jacques-Antoine Granjon avertit cependant sur le risque de passer trop de temps à chercher des fonds : mieux vaut se consacrer en priorité à vendre ses produits, et rester indépendant.

Aujourd'hui chaque start-up peut être connue du monde entier, et le travail d'investisseur n'est plus d'être connu de ses pairs, mais de repérer les bonnes start-up, d'identifier les talents.

Avec le crowdfunding, une équipe n'a plus forcément besoin d'aller voir des investisseurs car elle peut trouver des futurs utilisateurs prêt à aider la création d'un produit.

Un écosystème français idéal pour les start-up ?

Les entrepreneurs d'aujourd'hui n'hésitent pas à s'entourer ; le réseau devient une véritable clé de voûte et un réel tremplin.

L'écosystème français du web est de plus en plus structuré : des écosystèmes locaux se créent et les structures d'accompagnement jouent un rôle actif auprès des start-up (cf. incubateurs, cantines numériques...)

Les relations avec les représentants politiques restent néanmoins encore assez compliquées, avec un décalage énorme entre la réalité et les représentations.

Les politiques auraient tout intérêt à s'intéresser davantage à la micro-économie, à ce qui se passe au sein d'une entreprise, pour comprendre ce qui va se passer dans le pays plus tard.

Le monde numérique en France est néanmoins porté par une conjecture encourageante.

La France est un assez bon terreau pour monter une entreprise : un excellent niveau de formation, des facilités pour monter une entreprise, un marché non-négligeable.

Les choses ont changé, elle fait désormais partie des pays où l'on peut partir de rien et créer son entreprise.

Le plus important reste la capacité à exécuter son idée, d'en faire quelque chose créateur de valeur. Il faut alors se lancer si on a ça en soit : c'est une aventure formidable que cela fonctionne ou pas.

 


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Commentaires

Portrait de Otman

En effet, les politiques que ce soit dans mon pays en Belgique ou en France, sont mais extrêmement décalés. Ils ne connaissent que le monde des grandes entreprises. Mais par contre les startups qui créent quelque chose à partir de rien, nada !
C'est pourquoi toute intervention publique (de l'Etat) ne devrait pas être considéré comme une aide clé pour se lancer. Il faut dans son plan B, ne pas être mieux servi que par même (ou son entourage).
Car jusqu'ici je ne connais pas une startup qui a réussi en devenant millionnaire grâce à l'aide publique. Sinon, cela se serait su vu l'ego de certains politiques (Dans mon bilan...grace à moi...).
En tout cas, il faut bien s'entourer pour rester motivé, ce n'est pas en restant avec des chômeurs (devenus consultants en jeux videos et séries TV) mais en fréquentant des gens qui ont un certain rêve ou idéal, en allant à des conférences, des réunions numériques, du networking, se recyclant avec des formations sur le net, en participant aux réseaux sociaux,... Oui ça motive.

Portrait de coreight

Merci beaucoup pour ce témoignage, je vois que ce n'est pas mieux en Belgique qu'en France :-\ Je pense que beaucoup seront d'accord sur l'importance du réseau, et de ne pas trop compter sur les pouvoirs publics pour avancer.