90% de votre bonheur à long terme n'est pas influencé par votre environnement, mais par la façon dont votre cerveau le perçoit.
Shawn Achor est CEO de Good Think, a été chercheur et enseignant à Harvard sur le thème de la psychologie positive.
Il a fait au cours d'une conférence TED un exposé brillant et très drôle, résumant en 12 minutes quelques concepts très intéressant de sa spécialité.
Je t'invite comme d'habitude à prendre le temps de le visionner, mais tu peux également retrouver les principales idées sous la vidéo.
Shawn Achor commence par raconter une anecdote : enfant, alors qu'il jouait avec sa soeur, il la blesse involontairement. Pour éviter qu'elle ne pleure et n'alerte ses parents, il lui raconte une histoire pour retourner la situation.
Cela posait selon lui les bases de la psychologie positive : le cerveau hésitait entre deux tâches, ressentir la douleur et la surprise, ou au contraire une autre beaucoup plus agréable. Et c'est cette dernière qui a gagné.
Le culte de la moyenne
Il présente ensuite un graphique qui ne veut rien dire, avec de fausses données. Il y a simplement un point isolé au dessus, en dehors de la courbe de tendance. Ce n'est pas un problème, car l'on peut effacer ce point :
"Il s'agit clairement d'une erreur de mesure, parce que cela fiche en l'air les données. L'une des premières choses qu'on apprend dans les cours d'économie, de statistiques, de commerce et de psychologie, c'est la façon statistiquement exacte d'éliminer les bizarreries."
Ce n'est cependant pas la bonne façon de faire selon lui :
"Mais si je m'intéresse à votre potentiel de bonheur, de productivité, d'énergie, de créativité, alors nous créons scientifiquement un culte de la moyenne.
Si je pose une question comme "A quelle vitesse un enfant peut-il apprendre à lire en classe?"
Les savants changent ça en "A quelle vitesse l'enfant moyen apprend-il à lire en classe ?", et puis on adapte le programme pile à la moyenne."
S'adapter à la moyenne est-il le meilleur moyen de faire progresser le plus grand nombre ?
"Je pose en principe, de même que la psychologie positive, que si l'on étudie que ce qui est dans la moyenne, nous resterons simplement dans la moyenne.
Alors au lieu d'effacer ces excentriques positives je fais exprès lorsque je tombe sur une population comme celle-ci, de demander : pourquoi ? Pourquoi certains sont-ils tellement au-dessus de la courbe, en termes de capacité intellectuelle, athlétique, musicale, de créativité, de niveau d'énergie, de résistance face aux problèmes, de sens de l'humour ?
Qui que ce soit, au lieu de l'effacer, je veux l'étudier.
Parce que peut-être pouvons nous récolter des informations, non seulement pour remonter les gens jusqu'à la moyenne, mais aussi pour remonter toute la moyenne."
Une perception souvent négative de la réalité
Il constate qu'en écoutant les nouvelles, la majorité des informations n'est pas positive, mais négative.
"Très vite, mon cerveau se met à penser que c'est le rapport exact entre le négatif et le positif dans le monde."
Il en retire une phrase très intéressante :
"Ce n'est pas forcément la réalité qui nous faits tels que nous sommes, mais l'objectif par lequel notre cerveau voit le monde qui fait notre réalité.
Et si on peut changer l'objectif, on peut non seulement changer notre bonheur, mais changer en même temps l'avenir scolaire et professionnel de chacun."
Il raconte ensuite son entrée comme étudiant à Harvard, et la joie qu'il avait d'y entrer alors qu'il pensait n'avoir que très peu de chance. Il y conseille les étudiants quelques années plus tard :
"Leur esprit se focalisait sur la compétition, la charge de travail, les tracas, le stress, les réclamations."
Ces amis lui font alors remarquer :
"Pourquoi perds-tu ton temps à étudier le bonheur à Harvard ? Quelle raison sérieuse un étudiant de Harvard pourrait bien avoir d'être malheureux ?
Cachée dans cette question, il y a la clé de la science du bonheur.
Parce que cette question suppose que notre environnement influence directement notre niveau de bonheur, alors qu'en réalité, si je sais tout de votre environnement, je ne peux prévoir que 10% de votre bonheur à long terme.
90% de votre bonheur à long terme n'est pas influencé par votre environnement, mais par la façon dont votre cerveau le perçoit.
Et si on change cela, si on change notre recette du bonheur et du succès, alors on peut changer la façon dont on modifie la réalité."
"Nous avons découvert que seulement 25% des réussites professionnelles sont dues au QI. 75% des réussites sont dues à votre niveau d'optimisme, notre environnement relationnel, et votre capacité à voir le stress comme un défi plutôt que comme une menace."
Inverser la recette du bonheur et du succès
"J'ai découvert que la plupart des société et des écoles suivent la recette du succès suivante : si je travaille plus dur, je réussirai mieux. Et si je réussis mieux, alors je serais heureux.
C'est à la base de la plupart de nos modes d'éducation, de management, c'est la façon dont on se donne de la motivation.
Le problème, c'est que c'est scientifiquement invalide et inversé.
D'abord parce que chaque fois que notre cerveau réussit quelque chose, on ne fait que repousser les limites de la réussite.
(...) Si le bonheur est de l'autre côté du succès, votre cerveau n'y arrive jamais. C'est parce que nous croyons qu'il faut réussir avant d'être heureux.
Mais le vrai problème, c'est que notre cerveau marche dans le sens inverse. Si on peut élever le niveau de positivité de quelqu'un dès maintenant, son cerveau, en mode positif, est nettement plus efficace qu'en mode négatif, neutre ou stressé.
L'intelligence, la créativité, le niveau d'énergie augmentent"
Entraîner son cerveau à être positif ?
"Si on trouve un moyen pour être positif au présent, alors nos cerveaux réussiront encore mieux, car nous pourrons travailler plus dur, plus vite, et plus intelligemment. (...)
Nous avons découvert qu'il est possible d'entraîner notre cerveau à devenir plus positif. (...) De regarder le monde, non pour le négatif, mais d'abord pour le positif"
Il donne l'exemple d'écrire chaque jour 3 nouvelles choses réjouissantes dans un journal. Ou encore d'écrire un mail de remerciement ou de félicitation dès l'ouverture de sa boite.
"L'exercice apprend à votre cerveau que votre attitude compte".
Alors, prêt à attaquer la semaine de façon positive ?
Commentaires
tolini
16/04/2012
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Première conférence TED que je regarde, Shawn Achor est vraiment marrant.
Je vais tenter l'expérience de noter 3 choses positives chaque jour
Mr. H
17/04/2012
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Tout simplement étonnant.
Merci beaucoup pour cette découverte... et ce blog fort intéressant.
C'est pas un message gentil, ça ?!!!
coreight
17/04/2012
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Très gentil, merci !
Mlle.T
27/04/2012
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Tout d'abord, super blog, super article et super conférence!
Je suis en train d'essayer d'écrire 3 nouvelles choses positives chaque jour et il s'avère que c'est assez difficile de les trouver!
coreight
29/04/2012
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Merci, content que cela te plaise ! Exercice pas si simple en effet, regarde peut-être par ici pour t'inspirer :
http://1000awesomethings.com/
(avec aussi une conférence excellente de l'auteur du site : http://coreight.com/content/la-motivation-du-lundi-matin-25)
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