C'est bien connu, Facebook, et plus généralement les réseaux sociaux, voir même l'Internet tout entier, sont sources de tous les maux de la jeunesse actuelle : abrutissement, perte de vie sociale, dépression, perte d'emploi, prise de poids, piratage, exclusion des minorités, moqueries sur les chats...

C'est en tout cas ce qui ressort souvent dans les gros titres des journaux. Et le pire est que j'exagère à peine.

Voici une étude intéressante réalisée parmi des étudiants américains. Je suppose que les mêmes grandes tendances pourraient être dégagées chez nous.

(comme d'habitude, avant de râler parce que tout est en anglais, tu peux aller directement au bas de l'infographie où j'ai fait une petite transcription non contractuelle wink).

Facebook and Grades
Via: OnlineEducation.net

 

(mes commentaires personnels figurent en gris dans le texte)

Ce n’est pas Facebook qui compte, c’est la façon dont tu l’utilises

Ces dernières années, des gros titres sensationnels ont pullulé sur le web à propos des nuisances de Facebook pour les étudiants.
Mais cette idée n’a jamais été prouvée « scientifiquement ».
Une étude récente sur des étudiants d’Université, la plus grande étude de ce type, a montré que Facebook en lui-même n’est pas un problème – tout est dans la façon de l’utiliser. (j'ai l'impression de répéter cette phrase tout le temps, je suis heureux de la lire sortie d'une étude "sérieuse" wink).

A propos du sondage

1839 étudiants de premier cycle universitaire ont répondu à une enquête liée à un email envoyé par leur école.
Les informations à propos de leurs moyennes de notes ont été fournies par les écoles elles-mêmes.

Le contexte

Les étudiants et Facebook

92% des étudiants sondés disent utiliser Facebook
106 minutes : le temps que l’étudiant moyen passe par jour sur Facebook (c’est énorme !)
L’étudiant moyen visite le site 6 fois par jour, restant en moyen 24 minutes par visite.

Les résultats

Le temps passé sur Facebook est inversement proportionnel aux notes. Mais l'impact est minuscule, à moins de l'utiliser tout le temps.

Les notes des étudiants baissent de 0.12 points chaque 93 minutes passées sur Facebook après la moyenne journalière de 106 minutes. Il y a apparemment bien un impact, mais il est faible (donc en gros si tu n'as pas suivi : si tu es pile dans la moyenne, tu devrais perdre 0.12 points sur ta moyenne scolaire après avoir passé 3h19 par jour sur Facebook. Mouais. A modérer avec la note tout à la fin).

En général, les notes obtenues au lycée sont un indicateur deux fois plus fiable que le taux d'utilisation de Facebook.

Les activités préférées des étudiants sur Facebook.

A voir sur les graphiques, mais en résumé :

- beaucoup de commentaires, de checking, de visionnage de photos.
- un peu de mise à jour de statuts et de chat.
- peu de partages de photos.
- très peu de partage de liens. (étrange ?)

Certaines activités sur Facebook sont corrélées à des étudiants ayant de bons résultats, d'autres activités à ceux ayant des résultats médiocres :

- influence positive : partage de liens et checking.
- influence négative : mises à jour de statuts.

Étonnamment, beaucoup de temps sur Facebook ne veut pas dire moins de temps passé à étudier.

L'étude montre qu'il n'y a pas de lien fort entre le temps passé sur Facebook et le temps passé à étudier.

Conclusion

Facebook n'a pas une influence maléfique

Il est clair que Facebook n'a pas lui-même une influence néfaste sur les étudiants, il peut même avoir une influence bénéfique.

Ce qui est important n'est pas Facebook lui-même, mais la façon dont il est utilisé. Les enseignants devraient prendre note du potentiel bénéfique de certaines activités sur Facebook : participer aux échanges sur les réseaux que les étudiants utilisent peut apporter de bonnes choses pour les classes.

Limites de l'étude

Corrélation ne veut pas dire causalité !

Bien qu'il existe une relation entre un usage intensif de Facebook et une petite baisse des notes, l'étude ne montre pas que l'un entraîne l'autre. Les étudiants avec de mauvais résultats peuvent simplement utiliser davantage Facebook, ou il peut également y avoir un troisième facteur qui affecte les deux mais n'est pas étudié ici.

 

Bon, c'est bien beau les sondages et les études, mais quel est ton avis sur la question ?

 

Mise à jour du 03/01/2012 :

Ce petit article m'a donné l'occasion d'être interviewé sur BFM Business, l'Atelier Numérique, podcast à écouter ici.


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Commentaires

Portrait de FlorianSW

J'ai souvent voulu supprimer mon compte facebook, en raison de l'amitié virtuelle qui en découle : il est vrai qu'en l'utilisant, on a plus facilement des nouvelles des gens et on se voit moins. Ou encore, on est susceptible d'exposer sa vie à des "amis" qui n'en sont pas. En revanche, je me suis résigné à le faire car il s'agit aussi d'une source d'informations et de divertissements. Il m'est aussi utile que google, certains de mes amis publient des liens ou articles très intéressants ou simplement à mourir de rire. Et je leur donne des tuyaux, ou des fous rires.
L'ennui avec ceux qui sont à l'école et sur facebook, ça va être aussi l'orthographe, c'est devenu une vrai catastrophe, les gens savent lire, mais quand il s'agit d'écrire, c'est une autre paire de manche.