Si vous ne concevez pas votre vie, quelqu'un d'autre le fera pour vous, et vous risquez de ne pas aimer sa conception de l'équilibre.

Nigel Marsh est un auteur, coach, a été PDG de plusieurs entreprises, mais a également de véritables talents d'orateur. Cette conférence donnée en mai 2010 à Sydney en est un parfait exemple.

Il aborde le sujet extrêmement important de l'équilibre entre les différentes composantes de sa vie.

Je t'invite autant que possible à regarder la vidéo, mais j'ai retranscrit l'essentiel comme d'habitude, avec mes propres commentaires. J'ai mis en évidence plusieurs citations que je pense importantes. Si tu ne retiens que ça je crois que tu n'auras pas perdu ton temps.

L'équilibre entre le travail et la vie personnelle

"J'aimerais que vous tous, vous vous arrêtiez un instant, vous, misérables faiblards, et que vous fassiez le point sur votre misérable existence.

C'est le conseil que j'ai décidé de suivre moi-même quand j'ai eu 40 ans. Jusque là j'étais ce guerrier classique d'entreprise (...) : je travaillais trop dur et je négligeais ma famille. Et j'ai décidé que j'essayerais de changer ma vie.

En particulier, j'ai décidé que j'essayerais d'aborder le problème épineux de l'équilibre entre le travail et la vie personnelle. Je me suis alors retiré du marché de l'emploi, et j'ai passé un an chez moi avec ma femme et nos quatre jeunes enfants. (...)

Mais ce n'est pas une compétence très utile, surtout quand l'argent vient à manquer.

Je suis donc retourné au travail et j'ai passé ces sept dernières années depuis à me démener, à étudier et à écrire sur l'équilibre vie professionnelle / personnelle.

Et j'ai quatre remarques que j'aimerais partager avec vous aujourd'hui.

Pour résoudre un problème, il faut reconnaître la réalité dans laquelle vous êtes.

La première remarque, c'est que si la société doit progresser sur cette affaire, nous avons besoin d'un débat honnête. L'ennui, c'est que trop de gens disent trop de bêtises sur cet équilibre.

Toutes les discussions sur un emploi du temps flexible (...) ou sur les congés parentaux, ne servent qu'à dissimuler le problème fondamental, qui est que certains métiers et certains choix de carrière sont fondamentalement incompatibles avec un engagement significatif, de tous les jours, auprès d'une jeune famille.

La première étape pour résoudre un problème, c'est de reconnaître la réalité dans laquelle vous êtes.

Et la réalité de la société dans laquelle nous sommes, c'est qu'il y a des milliers et des milliers de personnes là-dehors qui mènent des vies de désespoir criant et sournois, au cours desquelles elles travaillent de longues et pénibles heures, pour un emploi qu'elles détestent pour leur permettre d'acheter des choses dont elles n'ont pas besoin pour impressionner des gens qu'elles n'aiment pas. (...)

Cette dernière phrase si cynique, est malheureusement cruellement vraie pour beaucoup de nos proches, et parfois pour nous même. Cela vaut sans doute la peine de se poser la question de la situation dans laquelle nous sommes, de l'idéal que l'on souhaiterait atteindre (en restant réaliste bien sûr), et des différentes étapes qu'il nous faudra franchir pour y parvenir.

Si vous ne concevez pas votre vie, quelqu'un d'autre le fera pour vous, et vous risquez de ne pas aimer sa conception de l'équilibre.

La deuxième remarque que j'aimerais faire, c'est que nous devons faire face à la vérité, qui est que les gouvernements et les sociétés ne vont pas résoudre ce problème pour nous. Nous devrions arrêter de regarder ailleurs, ça ne tient qu'à nous, en tant qu'individus, de prendre le contrôle et la responsabilité du mode de vie que nous voulons mener.

Si vous ne concevez pas votre vie, quelqu'un d'autre le fera pour vous, et vous risquez de ne pas aimer sa conception de l'équilibre.

Il est particulièrement important que vous ne placiez jamais la qualité de votre vie entre les mains d'une société commerciale. (...) Parce que les sociétés commerciales sont intrinsèquement conçue pour vous exploiter autant qu'elles peuvent. C'est dans leur nature, dans leur ADN, c'est ce qu'elles font. Même les sociétés bien intentionnées. 

D'un côté, mettre en place des garderies d'enfants au travail est merveilleux et lumineux. D'un autre côté, c'est un cauchemar : cela veut simplement dire que vous passez plus de temps à ce foutu bureau.

Nous devons être responsable de la mise en place de la fortification, des frontières que nous voulons placer dans notre vie.

Il faut travailler dur pour réussir une carrière. C'est évident. Je ne dirai pas le contraire ici. Le tout est de savoir l'importance que l'on souhaite donner à cette carrière sur l'ensemble de sa vie.

La plupart des personnes qui font un métier qu'elles aiment disent souvent qu'elles n'ont pas vraiment l'impression de travailler. Même si en réalité elles y passent des heures et des heures.

C'est à chacun d'appréhender sa propre conception de l'équilibre.

Nous devons être réaliste. Vous ne pouvez pas tout faire en un jour.

La troisième remarque, c'est que nous devons faire attention au temps que nous choisissons pour juger de notre équilibre. Avant de retourner travailler après mon année passée à la maison, je me suis assis et l'ai écrit une description détaillée, point par point, de la journée idéalement équilibrée à laquelle j'aspirais.

Combien de fois pensez-vous que j'ai vécu cette journée ?

Nous devons être réaliste. Vous ne pouvez pas tout faire en un jour. Nous devons allonger ce laps de temps sur lequel nous apprécions l'équilibre de notre vie, sans tomber dans le piège du : "J'aurai une vie quand je serai retraité, quand mes enfants seront partis de la maison, quand je serais divorcé, quand ma santé sera défaillante, quand je n'aurai plus d'amis ou de passions."

Une journée est trop courte, elle est trop longue à la retraite. Il doit y avoir un juste milieu.

Combien de fois as-tu imaginé faire des choses qui te plaisent, mais que tu as repoussé illico pour une "autre période de ta vie", que tu imagines plus propice. Dans laquelle tu penses avoir plus de temps, plus de moyens ?

Les petites choses comptent. Être plus équilibré ne rime pas avec un renversement colossal de votre vie

Une quatrième remarque : nous devons aborder l'équilibre d'une manière équilibrée. Une amie est venue me voir l'année dernière et m'a dit : "Nigel, j'a lu ton livre, et je me rends compte que ma vie est complètement déséquilibrée." Elle est entièrement dominée par le travail. "Je travaille 10h par jour, je passe 2h dans les transports. Toutes mes relations ont échoué. Il n'y a rien dans ma vie en dehors de mon travail. J'ai donc décidé de me prendre en main et de mettre de l'ordre. J'ai donc rejoint un cours de gym."

Je ne veux pas me moquer, mais être un rat de bureau avec un corps parfait n'est pas plus équilibré ; c'est plus esthétique. Aussi séduisant que l'exercice physique puisse paraître, il y a d'autres choses dans la vie. Il y a le côté intellectuel, le côté émotionnel, le côté spirituel. Et pour être équilibré, je crois que nous devons nous occuper de tous ces domaines. (...)

Mais cela peut paraître décourageant. Parce que les gens disent "Bon sang, mais je n'ai déjà pas le temps de me muscler ; et tu veux que j'aille à l'église et que j'appelle ma mère ?"

Et je comprends. Je comprends vraiment à quel point cela peut être décourageant."

Nigel Marsh raconte ensuite l'histoire d'une journée où il a dû partir plus tôt du bureau pour aller chercher un de ses fils à l'école, en profitant alors pour prendre du temps avec lui (aller au parc, jouer comme des idiots, prendre le goûter, lire un livre...). Son fils lui a alors dit avant de s'endormir :

"Papa, c'est la meilleure journée de toute ma vie."

Pour Nigel Marsh, il n'avait rien fait de spécial.

"Ce que je veux dire, c'est que les petites choses comptent. Être plus équilibré ne rime pas avec un renversement colossal de votre vie. Avec le plus petit engagement aux bons instants, vous pouvez radicalement transformer la qualité de vos relations et la qualité de votre vie. Par ailleurs je pense que cela peut transformer la société. Parce que si suffisamment de personnes s'y mettent, nous pouvons changer la définition du succès dans la société, loin de l'idée saugrenue selon laquelle la personne avec le plus d'argent au moment de mourir gagne, vers une définition plus réfléchie et équilibrée de ce à quoi ressemble une vie bien vécue.

Et ça, à mon avis, c'est une idée qui mérite d'être propagée".

Tu sais ce qu'il te reste à faire ?

Commentaires

Portrait de thierrys76

Hello coreight, fort intéressant ton billet, moi qui est à quelques années près mais si loin le presque même âge que lui je reconnais dans ces citations des vérités ou des choses si justes. Le plaisir de voir ses enfants grandir mais surtout, en autre, partager de toutes petites choses avec eux, c'est la vie qui ne doit être, en priorité que le plaisir pour nous mais surtout le plaisir de voir les autres heureux, bon je stop mes écris car je pourrais encore en écrire des lignes. merci coreight pour cet article si instructif. Bonne semaine

Portrait de Mat

Sympa cet article, j'aime beaucoup les idées développées. Il faut absolument que je m'installe un ReadItLater pour penser à regarder la vidéo quand j'ai le temps, et oui, j'ai pas le temps là, comme il le dit si bien dans l'article !

Portrait de Danny

Quoi dire de plus ? vous avez tout expliqué sur cette page.
Vraiment intéressant

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