Voici une vidéo que j'ai trouvé particulièrement motivante, qui en tout cas nous amène à réfléchir un peu, ça ne fait jamais de mal. cheeky

Elle est issue d'une intervention de Brené Brown, chercheur s'étant spécialisé sur les relations humaines, en particulier les questions du courage, de la honte, de l'authenticité, et de la vulnérabilité. C'est justement ce dernier sujet qui est abordé dans cette vidéo.

Cette intervention dure une vingtaine de minutes et elle est plutôt drôle, tu trouveras comme d'habitude l'essentiel du texte et mes commentaires en dessous.

René Brown commence par retracer un peu son histoire, ce qui l'a amené a travailler sur certaines thématiques, et le fil de ses découvertes :

"Quand vous avez travaillé dans le social pendant 10 ans, vous réalisez que les relations humaines sont la raison de notre présence sur terre. C'est ce qui donne un but et du sens à nos vies. Tout tourne autour de cela. Peu importe que vous en discutiez avec des gens qui travaillent dans le secteur de la justice sociale, ou bien de la santé mentale, ou de la maltraitance, ou de la négligence parentale, ils vous diront tous que les relations, la capacité d'entrer en relation, c'est -- sur le plan neurobiologique, nous sommes conçus ainsi -- c'est la raison de notre présence sur terre."

"Quand j'ai interrogé les gens sur l'amour, ils m'ont parlé de chagrin. Quand j'ai interrogé les gens sur le sentiment d'appartenance, ils m'ont raconté leurs plus atroces expériences où ils étaient exclus. Et quand j'ai interrogé les gens sur les relations humaines, les histoires qu'ils m'ont racontées parlaient d'isolement. Aussi très rapidement (...) j'ai buté sur cette chose sans nom qui détruisait totalement les relations d'une façon que je ne comprenais pas, et que je n'avais jamais vu. (...) Et j'ai découvert qu'il s'agissait de la honte. On peut vraiment comprendre la honte facilement si on la considère comme la peur de l'isolement. Il y a-t-il quelque chose chez moi qui ferait que, si d'autres le savaient ou le voyaient, je ne mériterais pas d'être en relation avec eux ? Il y a une chose que je peux vous en dire : c'est universel ; on a tous ça. Les seules personnes qui n'éprouvent pas la honte sont celles qui sont incapables d'empathie ou de relations humaines. Personne ne veut en parler, et moins on en parle, plus on la ressent. Ce qui est à la base de cette honte, ce "Je ne suis pas assez bien ", -- qui est un sentiment que nous connaissons tous : " Je ne suis pas assez neutre. Je ne suis pas assez mince, pas assez riche, pas assez beau, pas assez malin, pas assez reconnu dans mon travail." Ce qui est à la base de tout ça, c'est une atroce vulnérabilité, cette idée que, pour pouvoir entrer en relation avec les autres, nous devons nous montrer tels que nous sommes, vraiment tels que nous sommes."

J'imagine que la majorité d'entre nous se retrouvent dans cette description. Même en étant plutôt naturellement confiant, il y a forcément des sujets sur lesquels on ne sent pas très à l'aise, où l'on a l'impression de pouvoir faire mieux.

"Si je prenais les gens que j'avais interviewés, et que je les divisais grossièrement en deux catégories: ceux qui croient vraiment en leur propre valeur, et qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance, et ceux qui ont du mal avec ça, ceux qui se demandent tout le temps si ils sont assez bien. Il n'y avait qu'une variable (...) : c'était que ceux qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance pensent qu'ils méritent l'amour et l'appartenance. C'est tout. Ils pensent qu'ils le méritent. Et pour moi la chose qui nous prive de relations humaines est notre peur de ne pas mériter ces relations."

"Qu'ont en commun tous ces gens ? Ce sont des gens sans réserves, qui vivent avec ce sentiment profond de leur valeur. Ce qu'ils avaient en commun, c'était un sens du courage. Le courage, la définition originelle du courage (...) qui est : raconter qui nous sommes de tout notre cœur. Ainsi, ces gens avaient, très simplement, le courage d'être imparfaits. Ils avaient la compassion nécessaire pour être gentils, tout d'abord avec eux-mêmes, puis avec les autres, car, à ce qu'il semble, nous ne pouvons faire preuve de compassion envers les autres si nous sommes incapables d'être gentils envers nous-même. Et pour finir, ils étaient en relation avec les autres, et -- c'était ça le noyau dur -- de par leur authenticité, ils étaient disposés à abandonner l'idée qu'ils se faisaient de ce qu'ils auraient dû être, de façon à être qui ils étaient, ce qui est un impératif absolu pour entrer en relation avec les autres."

C'est bon, tu suis toujours ? indecision

Dans nos jobs, nos projets, nos vies personnelles, on nous donne parfois l'impression qu'il faut  toujours avoir l'air d'être "un dur" pour s'en sortir sans égratignure. Mais n'y aurait-il pas une autre façon de procéder ?

"L'autre chose qu'ils avaient en commun était ceci : ils adoptaient complètement la vulnérabilité. Ils pensaient que ce qui les rendait vulnérable les rendait également beaux. Ils ne prétendaient pas que la vulnérabilité était confortable, ni qu'elle était atroce -- comme je l'avais entendu auparavant dans les entretiens sur la honte. Ils disaient juste qu'elle était nécessaire. Ils parlaient de la volonté de dire "Je t'aime" le premier, la volonté de faire quelque chose quand il n'y a aucune garantie de réussite, la volonté de ne pas retenir son souffle en attendant le coup de fil du médecin après une mammographie. Ils étaient prêts à s'investir dans une relation qui pourrait marcher, ou pas. Ils pensaient que c'était essentiel."

"Nous anesthésions la vulnérabilité. Nous sommes la plus endettée, obèse, accro aux drogues et aux médicaments, de toutes les assemblées d'adultes de l'histoire des États-Unis. Le problème (...) c'est qu'on ne peut pas anesthésier ses émotions de façon sélective. Vous ne pouvez pas anesthésier ces sentiments pénibles sans anesthésier en même temps les affects, nos émotions. Alors quand nous les anesthésions, nous anesthésions aussi la joie, nous anesthésions la gratitude, nous anesthésions le bonheur. Et nous nous retrouvons malheureux, et nous cherchons un but et un sens à nos vies, et nous nous sentons vulnérables (...) Et ça devient un cercle vicieux."

"Une des choses auxquelles je pense que nous devrions réfléchir, est le pourquoi et le comment de cette anesthésie. Ça ne peut pas être que de l'accoutumance. L'autre chose que nous faisons est de rendre certain tout ce qui est incertain. La religion est passée d'une croyance en la foi et les mystères, à une certitude. J'ai raison, tu as tort. Ferme-la. Point final. C'est certain. Plus nous sommes effrayés, plus nous sommes vulnérables, et plus nous sommes effrayés encore. Voilà à quoi ressemble la politique de nos jours. Il n'y a plus de discours désormais. Il n'y a plus de débat. Il n'y a que la recherche d'un coupable à blâmer. Vous savez comment je décris cela dans mes recherches ? Une façon de se décharger de la douleur et de l'inconfort. Nous perfectionnons tout."

Ce point de vue sur l'évolution la religion et de la politique ne sera peut-être pas partagé par tous, le débat est ouvert.

"Accepter de se montrer, de se montrer vraiment, de se montrer vulnérable ; d'aimer de tout notre cœur, même si il n'y a aucune certitude, de s'exercer à la gratitude et à la joie dans ces moments de terreur, où nous nous demandons : " Suis-je capable de t'aimer à ce point ? Suis-je capable de croire en cela avec autant de passion ? Suis-je capable d'être aussi fervent ? " Juste pouvoir s'arrêter et, au lieu de s'imaginer les catastrophes qui risquent d'arriver, de dire : " Je suis simplement reconnaissant, parce que me sentir si vulnérable signifie que je suis vivant. " Et pour finir, ce qui je pense est le plus important, c'est de croire que nous sommes bien comme nous sommes. Parce je pense que que quand on écoute la petite voix qui nous dit : " Je suis bien comme je suis ", alors nous arrêtons de hurler, et nous commençons à écouter, nous devenons plus gentils et plus doux avec notre entourage, et nous sommes plus gentils et plus doux avec nous-mêmes."

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