Les premières étapes d'un changement de vie
Je suis très heureux aujourd'hui de laisser la place à Lyv, auteur du tout jeune blog jemecasse.fr, un site sur le changement de carrière, le changement de vie, inspiré de sa propre expérience. Lyv m'a contacté pour proposer un article ici, cette rubrique du lundi matin entrant parfaitement dans sa thématique j'ai accepté avec grand plaisir.
Il y a deux mois, j’ai décidé de laisser mon job à Londres et de prendre un congé sabbatique d’un an. Ce n’était pas tâche facile, et la prise de décision s’est étendue sur plusieurs mois. J’avais envie de liberté, j’avais envie d’écrire, et surtout j’avais envie de revenir à Paris (oui, il y a un homme là-dessous).
J’ai commencé à écrire sur mon blog, jemecasse.fr, dans un élan de frustration… et d’excitation. Assez de se lamenter, il fallait agir. En parallèle, j’ai eu l’opportunité de passer des entretiens pour un emploi à Paris. Mieux payé, intéressant, des gens charmants, mais hélas, pas très différent de celui que je voulais quitter.
Je suis allée aux entretiens un peu déchirée - à la fois je voulais vraiment ce job, car c’était l’occasion de revenir. A la fois, j’avais envie d’une pause et d'être libre, au moins l’espace de quelques mois.
Les entretiens se sont mal passés. Du moins, c’est ce que je pensais. Je suis rentrée à Londres dépitée, mais le voyant comme un signe, j’ai écrit de plus belle. Dans la foulée, j’ai commencé à parler de mon envie de faire un congé sabbatique. J’étais lancée, mon plan était créé.
Pourtant, un jour la RH pour le job m’a rappelée. Je leur avait plu. Ils voulaient me revoir. Sérieusement? J’ai répondu que c’était super, et j’ai raccroché. En vérité, je ne me sentais pas si super que ça.
Que faire? Poursuivre mon idée de me casser, ou aller à ces entretiens, me donner à fond et obtenir le job - si j’y allais, c’était pour l’avoir, donc je devais me décider avant.
Cela m’a pris deux jours.
1. J’ai un peu médité sur ma réaction initiale
C’était clair. Ma première réaction était: "oh non, mon projet de me casser est tombé à l'eau!"
Je n’ai pas sauté de joie, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer. Je m’en voulais un peu d’ailleurs, de ne pas sauter de joie.
Je réalise aujourd’hui que cette réaction initiale décrit ce que l’on veut vraiment. On le ressent physiquement, notre attitude change. Soit on s’ouvre à l’idée, soit au contraire on se referme. Je me suis refermée.
J’étais consciente de cette réaction. J'aurais pu écouter cet instinct et dire non sur le coup, mais comme dans 80% des cas, j’ai préféré me torturer ! Et une autre étape a commencé.
2. J’ai identifié mes priorités cachées
J’avais l’impression que prendre cette décision serait facile pour n’importe qui d’autre que moi. Et pourtant, je n’arrivais pas à mettre le doigt sur une réponse.
J’avais envie qu’on me dise la marche à suivre. J’avais presque envie qu’on choisisse à ma place. Mais tout le monde disait: “C’est comme tu veux”.
Mon dialogue intérieur ressemblait à ça:
“Je rêve de poursuivre mon projet...mais un meilleur salaire, c'est quand même pas mal, mais je vais pas dire non à un boulot quand même, mais, au fond, mon copain/ma mère, ils veulent que j’y aille ou pas, mais...et si je me casse la figure".
J’avais peur de me tromper, sans savoir ce que me tromper voudrait dire.
Puis j’ai réalisé qu’il y avait plus que la décision en jeu. J’avais tout un panel de priorités / croyances qui me freinaient : Je voulais plaire aux autres, qu’ils approuvent mon projet. Dire oui au risque de paraître comme lâche, dire non au risque de paraître imprudente?
La sécurité financière était une priorité également. Je devais décider si ça valait le coup de la mettre en péril ou pas.
3. Décider de ce qui passe en premier
Une fois consciente de mes priorités cachées, celles qui me freinaient, il fallait décider si elles étaient plus importantes que l’idée de partir et faire ce que j’ai toujours voulu faire. Qu’est-ce qui devait passer en premier?
C’était le moment de faire un choix conscient, en sachant pourquoi je le faisais, et de m’engager à ne jamais le regretter.
Je me suis dit par exemple: qu’est-ce qui peut m’arriver de pire? - Que ma famille désapprouve, que je sois au RSA, que je rentre chez ma mère ?
Finalement j’ai décidé que l’aventure ‘Je me casse’ valait le coup d'être tentée. Autrement, je me serais toujours demandée ‘et si ?’.
Pour finir
Au final, prendre une décision n’est pas difficile. On peut même la prendre au hasard. Le plus difficile est de prendre une décision qu’on ne regrettera pas. Pour ne pas la regretter, il faut la prendre en étant conscient de ce dont on a envie, de ce qui nous freine et décider honnêtement de ce qui est le plus important.
Ne pas faire de choix est aussi un choix. On peut avoir besoin de plus d'information, par exemple. De plus de temps. On peut décider de concilier plusieurs options et de réfléchir à comment ce serait possible.
La “bonne” décision n’existe pas, au fond. On ne pourra jamais savoir ce que ça aurait été autrement. Mais une fois qu'on sait pourquoi on la prend, et qu’elle a été guidée par ce qui est important pour nous, il n'y a aucune raison de regretter.
Et vous, quelles sont vos astuces pour prendre des décisions?
Un grand merci à Lyv, n'hésitez pas à aller visiter son blog et à laisser vos commentaires !
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Commentaires
Justine
23/12/2013
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Un bon article qui fait écho à ce que j'ai vécu il y a peu de temps. Merci Liv pour cet article, qui nous montre que les problématiques quant aux choix de la vie sont les mêmes pour tout le monde. Bonne continuation dans ton projet et dans ton changement de vie ;)
Lyv
23/12/2013
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Merci beaucoup Coreight! Et merci à toi Justine pour ce commentaire encourageant.
Fabien
06/01/2014
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Pour les choix difficiles, la technique du worst case scenario est toujours bien utile
On réalise 9 fois sur 10 qu'on ne risque quasiment rien à faire un choix à priori délicat, sans oublier les opportunités qui pourraient se présenter "par accident" ;)
Des Livres A Lire
17/01/2014
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En effet, lorsque l'on prend une décision, on ne peut savoir ce qu'il aurait été si notre décision avait été différente. Ce qu'il faut faire, c'est explorer toutes les possibilités avant de faire un choix. Plus on envisage de solutions, plus la meilleure solution aura de chance de s'y trouver et moins on pourra passer à côté.