C'est assez dingue mais pourtant vrai : l'utilisation d'outils technologiques semble faire perdre toute notion de politesse et de savoir-vivre à certains individus. A BEAUCOUP TROP d'individus.

J'ai déjà recensé ici un ensemble de bonnes pratiques qui me semblent indispensables, mais je crois qu'il est nécessaire de mettre l'accent sur un appareil qui nous accompagne chaque jour et qui me semble concentrer beaucoup de comportements énervants : notre cher téléphone.

Qu'il soit fixe, mobile, tout simple ou "intelligent", je constate tous les jours des abus dans son utilisation, quelques rappels de base me semblent donc utiles. Avec des idées de trolls en passant, parce que ça fait toujours plaisir.

Ne pas répondre en réunion

photo pixabay

Cela paraît faire partie des règles de base de la politesse, et pourtant beaucoup semblent malheureusement l'oublier. Toute réunion, que ce soit dans le cadre professionnel ou de manière moins formel avec des connaissances, est faite pour communiquer en direct avec les personnes présentes, pour résoudre un problème, prévoir un plan d'action, ou tout simplement s'échanger des idées ou des informations.

Cela NE PEUT PAS se dérouler dans les meilleures conditions si l'un ou l'autre est dérangé en cours de route par des sollicitations extérieures. La personne concernée ne peut pas participer le temps de l'appel, il faut souvent lui répéter ce qui a été dit en son absence, la durée de la réunion s'allonge, le temps de l'ensemble des participants est monopolisé inutilement.

D'accord, il existe des cas où l'on attend vraiment un appel urgent que l'on ne peut repousser, mais la moindre des choses est alors de prévenir AU PRÉALABLE ses interlocuteurs, puis de sortir discrètement et de faire court.

A faire pour contrer les sans-gênes :

Prendre un malin plaisir à leur poser des questions sur des choses qu'ils ont manqué pendant leur appel téléphonique.

Ne pas non plus poser son smartphone sur la table ?

photo pixabay

Je suis plus nuancé sur ce point, car cela dépend beaucoup du contexte de la réunion, de son objet, des participants... 

Dans la plupart des cas exposer son téléphone sur la table de réunion montre aux participants que nous sommes tout à fait disposé à répondre à notre précieux appareil si d'aventure il se mettait à sonner.

Mais les smartphones sont cependant devenus bien plus que de simples téléphones, et peuvent être utilisés pour prendre des notes, inscrire des dates dans son agenda, faire des recherches utiles à la réunion. Dans cette optique il m'arrive personnellement souvent de le garder sous la main, sans pour autant décrocher s'il se met à sonner.

A faire face à un téléphone qui sonne sur une table en réunion :

Se jeter sur le mobile de l'indélicat à la première sonnerie, raccrocher, et reposer l'appareil sur la table le plus naturellement du monde.

Respecter les zones de silence

photo flickr / SmartSign

Par "zones de silence", je n'entends pas uniquement les lieux évidents comme des bibliothèques ou hôpitaux. Mais je pense bien plus largement à tous les lieux publics où personne n'a envie d'entendre hurler sonner un appareil, ni suivre la conversation de son possesseur : magasins, transports en commun, restaurants...

On prend donc soin de sortir, ou l'on s'assure de s'isoler pour tenir ses conversations, c'est la moindre des choses. Si c'est vraiment impossible on ne répond pas et on rappelle plus tard. La plupart de nos smartphones modernes disposent d'ailleurs d'une fonction permettant d'envoyer un SMS automatique pour rejeter un appel, c'est très pratique.

Et bien sûr, on s'assure que la sonnerie de notre smartphone n'importune personne... j'y arrive justement.

A faire contre les bruyants indélicats :

Faire semblant de recevoir aussi un appel, se coller à 50 cm de lui, et parler TRÈS FORT.

Utiliser le mode silencieux la plupart du temps... et une sonnerie discrète pour le reste

photo flickr / Johan Larsson

Je pense sans mentir que mon smartphone est en mode vibreur à 70% du temps : il se trouve soit dans l'une de mes poches, soit posé sur mon bureau à côté de moi, soit accroché à son socle dans la voiture. Je n'ai alors aucun besoin d'une notification sonore pour me rendre compte qu'il sonne, le vibreur suffit.

Évidemment, tout ceux qui transportent leur appareil dans un sac me diront que ce n'est pas suffisant. Mais il faut alors faire en sorte de choisir une sonnerie discrète, à un volume bien ajusté pour être certain de l'entendre sans gêner ses voisins.

PERSONNE n'a envie d'entendre le générique des bronzés à fond 10 fois par jour parce que tu trouves ça trop marrant.

Pour le coup, c'est sans doute un des points positifs des montres connectées qui permettent de recevoir des notifications sans émettre aucun bruit.

A faire contre les personnes qui ne savent pas activer le vibreur :

Modifier leur sonnerie en douce pour quelque chose de vraiment gênant (Justin Bieber ou Zaz par exemple. Assure toi tout de même avant que ce n'est pas un fan de l'un ou de l'autre. Les lourds ont souvent mauvais goût).

S'adapter à l'environnement sonore

photo pixabay

On a souvent tendance à l'oublier, mais lorsque l'on a soi-même des difficultés à entendre la personne au bout du fil à cause du bruit autour de nous, il y a de forte chance que de son côté elle n'y comprenne rien du tout.

On retrouve alors l'intérêt de s'isoler lorsque l'on se trouve dans un lieu public, en plus de faire en sorte de ne déranger personne.

On prendra soin également de moduler le volume de sa voix selon les circonstances. Voir d'utiliser sa main pour masque le combiné et sa bouche pour filtrer un peu les bruits extérieurs. Et si vraiment les conditions ne sont pas idéales : on laisse tomber et on rappelle plus tard.

A faire contre ceux qui aiment appeler les gens à côté d'un marteau-piqueur :

 On peut appliquer ici la méthode que je pratique face à tous les démarcheurs téléphoniques un peu trop insistants : coller le téléphone sur une enceinte de la chaîne hi-fi, choisir un morceau bien méchant, monter le volume à fond, et en avant la musique.

Prévenir si l'on a mis notre appareil sur haut-parleur et qu'une autre personne assiste à la conversation

photo pixabay

C'est quelque chose que l'on oublie parfois dans le feu de l'action. La communication par téléphone implique une certaine part d'inconnu, concernant le lieu où se trouve notre interlocuteur, ce qu'il est en train de faire, si on le dérange ou non...

Mais le minimum est de savoir exactement à qui l'on s'adresse, et la conversation peut être bien différente sur un sujet selon que l'on s'adresse directement à un collègue ou si une tierce-personne assiste également à la conversation.

La moindre des choses est donc de l'avertir si l'on active le haut-parleur, en lui citant les personnes présentes.

Sauf à vouloir mettre volontairement son interlocuteur dans une mauvaise posture, mais c'est une autre histoire (et entre nous ce n'est pas très fair-play)

A faire pour contrer les indélicats qui vous font participer à des réunions sans prévenir :

Inciter ton interlocuteur à tenir des propos compromettants, et lui faire croire ensuite que vous n'étiez pas seul.

Laisser des messages vocaux courts

photo flickr / brendajos70

J'avoue me laisser parfois entraîner dans cet écart, voulant être trop précis et oubliant à quel point il est fastidieux d'écouter un looooooonng message.

Je pense qu'il faut s'en tenir à : expliquer rapidement l'objet de l'appel, si c'est urgent ou pas, laisser ses coordonnées si nécessaire en épelant correctement, et si besoin des horaires pour nous rappeler.

A faire pour contrer les bavards sur messagerie :

Remplir la messagerie vocale de son interlocuteur avec des messages interminables, contenant des informations importantes tout à la fin.

BONUS : répondre en donnant son nom

C'est une convention que les anglo-saxons utilisent et qui me semble tellement évidente, alors que nous nous contentons chez nous du bête "Allô" qui ne donne aucune information (en dehors du fait que l'on a bien décroché).

Et ce n'est pas parce que l'on appelle sur un mobile que l'on est sûr à 100% de la personne qui va décrocher.

C'est à moduler bien entendu selon les cas : on peut donner son prénom et son nom en décrochant sur un téléphone professionnel, ou par exemple si l'on ne connaît pas le n° entrant, mais c'est évidemment inutile si c'est un proche qui nous appelle.

C'est en tout cas une technique que j'expérimente depuis quelques temps, et je serais ravi que mes interlocuteurs aient aussi cette idée.

 

Alors, tu te reconnais au moins dans certains de ces points ?

Je ne te jette pas la pierre, parce qu'elle pourrait me revenir en pleine poire, j'avoue me reconnaître aussi dans certains de ces comportements... mais je me soigne ;-)

 

 

Tags: 

Tu aimes ce site ?


Tu devrais lire aussi

Commentaires

Portrait de Dani

Article tres intéressant, et que j'espère compléter un peu avec mon vécu.
Ayant été dans une vie antérieure très gros consommateur de "communication téléphonique mobile" j'ai pris quelques réflexes pour ne pas finir antisocial et incompris :
Je rappelle à un participant d'une réunion que j'anime et qui abuse du portable en l'appelant sur son portable, résultat il est gêné et range son téléphone ou sort de la salle.
Pour les messages, c'est entre 60 et 70 secondes maxi, au delà on perdra l'attention de l'interlocuteur. Durant ce temps il faut passer "4 portes du slalom" qui sont, l'objet de l'appel, le sujet, l'action attendue et le délai, le reste et superflu.
Ensuite, suivant les conseils de mon ancien boss, j'ai très souvent soldé les comptes d'affaires avec des sous-traitants autour d'une bonne assiette, mais toujours en cave, et avoir toute son attention pour débriefer sereinement.
Enfin, allumer mon téléphone pro est la dernière chose que je fais en me levant le matin. Il est coupé de 20h à 7h.

Portrait de coreight

Hé hé, content de ton passage ici, et merci pour ces conseils de pro :-)

Portrait de Wilbird

Au cinéma, ne pas gêner les autres spectateurs avec la lumière de l'écran de son téléphone pendant une bonne partie de la séance. Pourquoi dépenser plus de 10 euros pour une place de ciné et ne pas profiter du film ? Essayez, vous verrez qu'il est possible de survivre à 90 minutes sans réseaux sociaux et que ça peut même être agréable.
Au concert, ne pas filmer la scène avec son téléphone portable levé au-dessus de la tête : ça agace ceux qui sont derrière vous et de toute façon, la qualité de la vidéo et du son sera médiocre. Le pire c'est que maintenant certains utilisent leur tablette pour ça !
...

Portrait de coreight

Merci Wilbird pour ces compléments, surtout que tu touches au but. Au cinéma j'éteins complètement mon tél. une fois assis à ma place (même pas de vibreur, je ne suis pas là pour être dérangé, et je ne suis pas médecin urgentiste ni pompier), et les concerts, je plains tout ceux qui ne profitent pas du moment, tout ça pour récupérer une vidéo pourrie alors qu'ils pourront en retrouver des dizaines le lendemain sur YouTube.