Et si le web atteignait enfin l'âge de raison ? Enfin, plutôt nous-mêmes, les internautes, qui avons pris de sacrées sales habitudes au fil de son utilisation.

Toujours plus d'information, toujours plus vite, toujours plus instantané. Notre attention est constamment sollicitée.

N'est-il pas temps de se calmer un peu ? Avant d'atteindre le point critique qui nous contraindra à tout débrancher ?

Une notion semble faire doucement son chemin sur la toile : celle du "slow web". On entend également parler de "slow media" et de "slow news".

Un nouveau concept fumeux des as du marketing jamais en mal d'inspiration pour nous vendre de nouveaux produits ?

Seth Godin, expert de la discipline, nous explique qu'il s'agit en réalité d'un monde "plus calme que sensationnel, plus profond que superficiel".

Il ne s'agit pas de faire un choix entre le tout-connecté et le complètement débranché, mais de trouver sa juste place entre les deux : rester au courant de l'information à son rythme, sans être l'esclave de l'information en temps réel dispensée par le web et les réseaux sociaux.

Certains outils pourraient alors prendre de plus en plus de sens : Instapaper et Pocket pour remettre la lecture à plus tard, Scoop.it ou paper.li pour la curation des sources les plus intéressantes, News.me ou Undrip pour obtenir des résumés de l'actualité excluant le bruit, ou encore des outils innovants comme Summly qui résume les articles parfois bien trop long pour saisir l'essentiel.

Encore faudra-t-il les utiliser intelligemment, et ne pas les ajouter à la longue liste des services qui occupent notre attention. Il faudra choisir avec soin les personnes, les réseaux à suivre. La qualité plutôt que la quantité.

Slow web

Les journalistes, les blogueurs spécialisés dans l'actualité, nous fournissent l'information en temps réel. C'est leur job, ou la tâche qu'ils se sont fixé.

Mais rien ne nous oblige à les suivre minute par minute.

Il n'est sans doute pas utile de se demander si cela sera une simple tendance 2013, peut-être éphémère, ou si elle s'installera durablement.

Nous avons le choix. Celui de suivre le train en marche lorsque c'est nécessaire, et celui de l'observer de plus loin lorsqu'il n'y a aucune urgence.

Nous aurons alors plus de temps pour nous consacrer sur l'essentiel, pour avancer sur nos projets importants, pour retrouver le calme et la concentration. Pour prêter d'avantage attention aux petites choses du quotidien.

Il est peut-être temps d'essayer dès aujourd'hui. Couper les notifications. Se fixer des plages horaires pour la consultation de sa boîte mail, de sa veille et de ses réseaux sociaux. Faire le tri dans ses contacts, flux, outils. Prendre le temps de rencontrer les gens "dans la vraie vie".

Et souffler un peu.


Tu aimes ce site ?


Tu devrais lire aussi

Commentaires

Portrait de karoll

Quand j ai stoppé FB, j ai stoppé en même temps mon habitude de toujours tout vouloir savoir rapidement... je n ai ps vu les photos de là dernière soirée (où je n etais meme pas d ailleurs) en avant première, j ai loupé les 36 posts qu untel met par jour, ce n est pas grave j ai pris le café avec mon amie, et j aurai les informations par mail plus tard... ou encore mieux, en vrai... j aurai pris le temps d être avec moi meme, mon entourage vrai, et pas avec mes 456 faux amis...
Et l info, celle qui m interesse vraiment je sais où la chercher :)
Merci coreight pr cet article

Portrait de Florian

Tout à fait d'accord avec toi Coreight ! Même si c'est vrai que en tant que blogueur il est souvent intéressant de parler de l'actu, mais il n'y a pas que ca !

Portrait de diprog

Article super intéressant !
Je me reconnais dans certains passages. Le dernier paragraphe résumé tout à fait la question que je pose actuellement.

Portrait de Mikael

Très intéressant cet article qui remet en cause notre mode de vie d'hyper-connecté. Personnellement je ne cache pas qu'entre le Smartphone, la Tablette et le PC il est très rare que je sois réellement déconnecté ... Il est vrai que parfois cela fatigue et que l'envie de tout déconnecter se fait ressentir mais d'un autre côté c'est tellement bon de tout savoir presque en direct ^^.

Je pense effectivement qu'il faut un juste milieu, réussir à tout couper pour décompresser ! Le Slow Web fera surement parti des modes de vie de demain :)

Cette question de la dépendance et du choix de la connexion transformée insidieusement en manie compulsive nous occupe tous. C'est assez fou. Vous aussi, vous vous demandez parfois comment vivent vos amis qui ne sont pas connectés ? Vous aussi, vous vous faites des réflexions du genre "ils choisissent de ne pas participer à ce monde parallèle qui offre plein de nouvelles possibilités" ?
Avant de m'expatrier au Costa Rica, j'était ultra-connecté. Le départ avait aussi pour but de me concentrer sur ma famille et de renoncer à la connexion. Une fois par semaine, me disais-je.
Je suis à San José depuis deux mois. J'en suis encore à dix fois par jour..

Cet article du Guardian en février parlait d'une étude dans laquelle les scientifiques ont "exposé" des cobayes à des sollicitations électroniques pour juger de leur dépendance : http://alturl.com/9i49p

Quand je serai grand, je serai libre...
Mouais.
Bien à vous.

Portrait de @gor

Intéressant en effet. Pour ma part, je résumerais par cette simple phrase: la nature va toujours vers un état d'équilibre :)

Portrait de coreight

Merci à tous pour vos commentaires et compléments :-)