Une journée en 2050 avec mes objets connectés, partie 2 : la journée
Deuxième chapitre de la série et suite de mes aventures en 2050, après avoir imaginé comment se passerait une matinée futuriste. Je t'invite bien entendu à aller lire cette première partie si ça n'est pas déjà fait.
Tu noteras dans l'épisode d'aujourd'hui que je suis resté résolument optimiste sur certains points, mais autant imaginer un futur qui nous plaise ;-)
Je ferme la porte et me dirige vers mon garage.
J'ai toujours l'embarras du choix le matin, entre les transports en commun, mon vélo intelligent, et l'une des voitures partagées de ma résidence.
Ce sera voiture aujourd'hui, ayant quelques courses à faire avant de rentrer ce soir.
Nous n'avons heureusement presque plus de remords aujourd'hui en utilisant ce mode de transport autrefois si polluant.
Le quasi-épuisement des ressources en pétrole a enfin contraint le développement massif des véhicules "propres". La transition ne fut pas facile, mais il était grand temps d'y passer.
Électricité et / ou hydrogène les alimentent, et des bornes de chargement sont disponibles presque partout, sous forme de prises classiques ou de places de parking avec système de recharge à induction. Sans oublier les quelques panneaux photovoltaïques positionnés sur le toit de la voiture.
Je démarre le moteur quasi-silencieux, et l'ordinateur a déjà programmé l'itinéraire vers mon bureau : pas de rendez-vous particulier dans mon agenda, ni de jour de congé posé, il sait très bien où je veux aller !
Et puis zut, j'ai encore un dossier important à lire, je laisse la voiture prendre la main pour me conduire à destination. C'est quand même pratique, ces voitures autonomes. Même si je n'étais pas convaincu au début, en ardent défenseur du plaisir de conduite, je me suis ravisé depuis pour ce genre de trajet pas vraiment source de gratification.
Et les chiffres sont clairs : le nombre d'accident a fortement diminué, et la circulation dans les villes s'est grandement fluidifiée, rendant les trajets plus courts et plus agréables.
Et puis, nous pouvons toujours reprendre le volant en main à tout moment. Je ne me prive d'ailleurs pas du bonheur de rouler cheveux aux vents sur les routes de campagne le week-end !
A côté de ça, il y a également bien moins de soucis à se faire grâce à la synchronisation des données du véhicule en direct avec son réparateur habituel : programmation des entretiens, diagnostics de pannes à distance, voir même mises à jour électroniques et réparations mineures sans même avoir à se déplacer.
Ouah, déjà arrivé, je n'ai pas vu le temps passer.
Je fais rapidement le tour de l'étage pour saluer mes collègues, puis me précipite dans mon bureau. Ma liste de tâches est encore une fois pleine à craquer, la journée va être longue.
Fidèle à mon habitude, je jette un oeil au planning que je me suis fixé hier soir avant de partir.
Ok, autant commencer par le plus gros morceau, je me donne une heure pour boucler ce gros dossier qui traîne depuis un moment.
J'allume d'un geste les écrans transparents posés sur mon bureau, et passe le système en mode "occupé", en le réglant sur "une heure". Automatiquement, mon mobile coupe les notifications qui pourraient me déranger et sa messagerie s'active en demandant de rappeler dans une heure. Et oui, plus de brique en plastique faisant office de téléphone fixe, le simple fait que mon smartphone soit localisé ici lui suffit à recevoir les appels entrants du numéro de mon bureau.
Au même moment le petit écran à encre électronique accroché sur ma porte affiche le même message, histoire que mes voisins de bureau n'aient pas une envie trop pressante de venir me déranger.
L'interface tactile sous mes doigts s'active pour afficher mon clavier et un trackpad. Nos deux mains ne suffisent plus désormais pour commander nos machines informatiques : elles sont capables de réagir à des gestes pour changer de page ou déplacer un dossier, de suivre le mouvement de nos yeux pour régler la luminosité de l'écran qui est actuellement regardé, de lancer des recherches sur le web, des programmes, et d'autres actions complexes au simple son de nos voix.
Et bien sûr, plus question de se poser la question de la localisation de nos données : n'importe quelle machine partout dans le monde peut nous en donner l'accès, ainsi que nos programmes, et même nos préférences d'utilisation. "L'ordinateur individuel" a fini par devenir un concept plutôt abstrait, la machine en elle-même n'étant vraiment plus qu'un support.
Bien, beau travail, me voilà soulagé d'un sacré poids pour la journée. Voyons ce que j'ai à faire ensuite.
La validation d'une maquette me donne l'occasion de mettre en route mon nouveau projecteur holographique. Combiné à l'affichage de mes lentilles connectés, il me permet de visualiser des objets en 3D criants de réalisme, que je peux déplacer à la main grâce aux détecteurs de mouvements. Et bien sûr, l'essor incroyable de l'impression 3D ces dernières décennies permet de créer un objet réel très simplement.
Mais ce sera inutile aujourd'hui, j'ai vu ce que je voulais voir. Je me sens productif ce matin, et j'enchaîne directement. Je me souviens avoir un achat à faire en ligne, et me rends sur un site marchand que l'on m'a conseillé.
Tiens, je ne m'étais jamais créé de compte ici. Je vais remédier à ça rapidement.
Mon ordinateur propose automatiquement mon pseudo habituel, et laisse le scanner d'empreintes digitales du trackpad faire office de mot de passe.
Depuis la mise en place de nos "profils unifiés", il n'est heureusement plus utile d'entrer manuellement toutes nos coordonnées pour chaque site où l'on souhaite s'inscrire.
L'inscription avec pseudo et mot de passe permet de mettre le site en relation avec notre profil en ligne, il ne reste plus qu'à lui autoriser l'accès aux seules données dont il a besoin.
Dans le cas présent, mes coordonnées postales pour la livraison et mes informations bancaires pour la transaction.
D'autres sites pourraient avoir besoin d'informations fiscales ou administratives, de données concernant mon parcours professionnel, mes informations santé...
Évidemment, tout ça n'a pas été sans susciter d'énormes controverses sur les question de sécurité et de confidentialité des données. Mais la situation précédente n'était sans doute pas plus rassurante : nous enregistrions des morceaux de nos données personnelles sur une multitude de sites différents, tous sujets au piratage informatique, sans aucune garantie sur les systèmes mis en place par chacun pour protéger nos informations.
Le travail monumental mené par des organisations de protection des droits individuels sur Internet a heureusement permis de mettre de l'ordre dans tout ça : malgré son nom, le "profil unifié" n'est pas stocké en un seul endroit mais éparpillé sur de multiples serveurs, un récapitulatif des connexions nous est envoyé à une échéance pré-définie, et de multiples vérifications sont faites à chaque connexion, notamment grâce à la géolocalisation et l'identification de l'appareil d'accès. Cela permet de mettre en route un système d'alerte en cas de comportement "anormal" et de demander des authentifications supplémentaires : signature manuelle, reconnaissance rétinienne...
Hé, mais il est l'heure d'aller manger !
Je retrouve trois de mes camarades et nous nous mettons en route.
- Tiens, si on allait chez Alfredo ? suggère Sophie.
Je vérifie en vitesse sur mon mobile, malheureusement le resto est déjà complet. Je me souviens cependant de l'ouverture récente d'un bon japonais à proximité.
Par chance il reste des tables, je réserve 4 places en deux clics et vérifie sur le plan. Ce n'est pas très loin d'ici en plus, nous pourrions profiter du soleil pour y aller à pied.
J'envoie le plan sur mes lentilles pour me faire guider en réalité augmentée, et nous voilà partis.
Le système de navigation pousse la précision jusqu'à me guider dans la salle du restaurant à notre table réservée. Nous nous asseyons et commençons à feuilleter le menu qui vient de s'afficher sur la table tactile.
A côté du prix de chaque plat est affichée une indication du temps estimé pour sa préparation, mise à jour en temps réel selon l'afflux des commandes et l'avancée en cuisine.
Certains restaurateurs n'hésitent pas à agrémenter leurs cartes de contenus interactifs ventant la qualité des producteurs chez qui ils se fournissent, ou affichant en temps réel des webcams de la cuisine.
En quelques clics la commande est passée. Le montant individuel et global de la table est affiché, et se mettra à jour en temps réel si nous ajoutons des produits. Pas de risque de mauvaise surprise au moment de l'addition.
Le sympathique serveur nous apporte tout ça rapidement, et nous passons un agréable moment à nous raconter les anecdotes croustillantes des dernières heures de boulot, et nos projets pour le week-end qui arrive.
C'est à mon tour de régler l'addition aujourd'hui, je pose simplement mon smartphone sur la table qui va procéder au paiement par connexion sans fil. Pour plus de sécurité, j'ai réglé dans mes paramètres l'obligation d'une confirmation par empreinte digitale en cas de dépassement d'un certain montant, ce qui ralentit un peu le processus mais permet d'être plus tranquille.
Allez, il est temps d'y retourner, le programme de l'après-midi est lui aussi bien chargé.
J'ai en effet une réunion à animer avec mon équipe pour le lancement d'un futur projet.
La salle de réunion est réservée, j'arrive les mains dans les poches puisqu'ils me suffit de me connecter au système de la salle pour accéder à mes dossiers.
Le temps que tout le monde s'installe en terminant son café, je relis brièvement le dernier compte-rendu.
Tout le monde est là, on peut commencer ?
Je fais apparaître les éléments importants sur l'écran central, et chacun peut en direct y écrire ses annotations, envoyer des documents, ou récupérer le contenu qui s'y affiche grâce à sa table tactile.
Nous appelons en visio-conférence un de nos collaborateurs à l'étranger, et échangeons avec lui des données qui s'affichent en direct sur nos écrans.
Après de longues heures à tourner les problèmes en tout sens, nous voilà bien avancé, et chacun repart avec ses missions pour la suite du projet.
Encore 2-3 petites choses à régler à mon bureau, et voilà l'heure de rentrer.
La suite :
Sources d'informations et autres idées :
Voiture :
Voiture du futur
La voiture du futur sera propre, communicante, automatique et… partagée
Bureau :
Moving Parts Of A Computer
Artifacts From the Future: Cubicle From the Future
Des concepts étonnants de souris du futur
HD Fingerprint Scan Identification Interface
Restaurant :
Inamo Restaurant
Le cybercafé du futur !
Salle de réunion :
The Future Interactions Network
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Commentaires
Simon
15/08/2013
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Oui mais ça ne tiens pas la route : le gars du resto japonnais en 2050 il est irradié au cinquième degré, au mieux, non ? ;) Super bien écrit avec de chouettes idées, la manière de travailler est très bien imaginée ...
Geeky me
16/08/2013
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J'ai beaucoup aimé les deux rédactions, c'est une super idée. La voiture je trouve ça top ! L'idée de pouvoir dormir encore un peu avant d'aller travailler grâce à une voiture automatisée ... je veux ça tout de suite ^^
Sylvain
19/08/2013
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Tu penses vraiment qu'en 2050 il y aura des serveurs sympathiques dans les restaurants? Ça me parait bien trop ambitieux...